Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?
Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?
Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?

Crédits

La justice à l'épreuve de l'équité.

🔗 PxHere. CC0 Domaine public.

Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?

Balance avec un marteau de la justice sur un plateau et une arme à feu sur l'autre plateau.
Source de l’image : 🔗 https://pxhere.com/fr/photo/954900
ThèmeLe sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?
AnimationUPP ALDERAN
Date et horairesle mardi 17 septembre 2024 de 20 h 30 à 22 h 30
Mots-cléscafé, débat, sentiment, injustice, loi, illégalité, équité, justice, droits humains, limites, se permettre
InformationPour plus de détails sur le fonctionnement de l’événement, voir la page sur le WEB café philo.
Je suis adhérente de l’association UPP ALDERAN à Toulouse.

Introduction

Ce WEB café philo est un café philo « en ligne », « sur le web » où les participant·es se retrouvent dans une réunion Zoom à débattre sur un sujet connu à l’avance. Il constitue le premier café philo en ligne animé par l’association UPP ALDERAN car d’autres cafés philo existent en présentiel, comme le café philo Victor Schoelcher à Toulouse.

Le sujet du débat du jour porte sur le sentiment d’injustice et le recours à l’illégalité :

Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ?

WEB Café philo, UPP ALDERAN, mardi 17 septembre 2024.

Oui ou non, et pourquoi ? Je partage quelques réponses ou idées que j’ai retenues avec plus ou moins de précision.

1. Le sentiment d’injustice

1.1. La subjectivité du sentiment d’injustice

L’expression utilisée soulève la question de la subjectivité, du caractère réel de l’injustice. En effet, ce n’est pas parce que l’on ressent de l’injustice que celle-ci est fondée.

1.2. L’origine du sentiment d’injustice

Pourquoi éprouve-t-on ce sentiment ? Quelle est son origine, sa source ? Qu’est-ce qui fait qu’on ressent un état incongruent à l’intérieur de soi, que l’on reconnaît et que l’on désigne comme le sentiment d’injustice ?

1.3. Le temps de réaction pour rendre justice

Avec le sentiment d’injustice, on fait le constat que l’on souhaite obtenir justice de suite, sans prise de recul, sous le coup de l’émotion, du sentiment. Rendre justice dans l’immédiateté, est-ce juste ? Le temps de rendre la justice n’est pas le même que celui dont on souhaite obtenir justice.

2. La justice et la loi, deux des pouvoirs

De l’importance de la séparation des pouvoirs.

Photo 'Quels sont les pouvoirs définis par une Constitution ?', République française (illustration pour la séparation des trois pouvoirs).

La séparation des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire est un principe fondamental des démocraties représentatives. Au contraire, les régimes despotiques et dictatoriaux pratiquent une concentration des pouvoirs. Ces pouvoirs sont influencés par des contre-pouvoirs (associatifs, syndicats professionnels, lobbies, presses, opinion publique, etc.). L’indépendance et la séparation de ces pouvoirs est un idéal délicat quand bien même la bonne volonté est à l’œuvre. Dans sa constitution les grandes lignes de la séparation des pouvoirs sont définies répartissant les fonctions ou missions de l’État, en confiant leur exercice exclusif à différents corps ou élus, spécifiant les règles de leurs indépendances, et les moyens de protection des pressions.

Certaines instances consultatives d’état, plus ou moins indépendantes, par exemple en France le Conseil d’État, le médiateur de la République, le Défenseur des droits, la Cour des comptes ou l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ont aussi pour rôle de tempérer préventivement ou curativement, rechercher des solutions à des problèmes précis, donner de la hauteur aux dialogues entre parties, élaborer des quantifications, préparer des évolutions des règles. La séparation des pouvoirs ne concerne donc pas que l’État au sens strict, mais d’une manière générale tout organe chargé de trancher entre plusieurs parties, afin d’éviter les collusions et les conflits d’intérêts, et qui doit donc rechercher l’impartialité dans ses décisions.

Source : Wikipédia FR, La séparation des pouvoirs, 05/11/2024.

3. La justice

Je partage trois définitions de la justice selon :

On peut aussi aller faire un tour sur le site du ministère de la Justice en France pour éclairer son organisation, son rôle et ses missions en France.

3.1. Définition de la justice selon Wiktionnaire

Le tarot dit de Charles VI.

justice \ʒys.tis\ féminin

  1. (Philosophie) Sentiment de donner à chacun ce qu’il mérite, de manière juste en respectant tous les droits d’autrui.
  2. (Justice) Institution ou pouvoir qui permet de faire respecter les droits de chacun, en punissant tout particulièrement ceux qui ont mal agi.

(…suite…)

Source : justice, Wiktionnaire (10 points), 05/11/2024.

3.2. Définition de la justice selon Wikipédia

La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental : suivant ce principe, les actions humaines doivent être approuvées ou rejetées en fonction de leur mérite au regard de la morale (le bien), du droit, de la vertu ou de toute autre norme de jugement des comportements. La justice, principe à portée universelle, connaît des variations suivant les cultures. La justice est un idéal souvent jugé fondamental pour la vie sociale et la civilisation.

Pour des raisons de clarté, cet article traite séparément de la justice dans plusieurs acceptions :

  • la justice comme norme émanant d’une société ou d’un corps d’autorité.
  • la justice au sens philosophique d’idéal individuel ou collectif ;

Source : Justice, Wikipédia FR, 05/11/2024.

Statue Justitia du tribunal régional de Berlin, Tegeler Weg, Berlin-Charlottenburg.

3.3. Définition de la justice selon Larousse

Statue surmontant le dôme de la Cour criminelle de Londres.

La justice regroupe des principes universels qui exigent le respect du droit et de l’équité. Ces principes s’inspirent de l’habeas corpus (1679), qui avait pour objet de garantir la liberté individuelle face à l’arbitraire. Dans ce cadre, chaque accusé a le droit d’avoir un procès et d’être défendu par un avocat. Les débats du procès doivent être contradictoires et la défense, comme l’accusation, doivent avoir accès au dossier qui explicite les charges retenues contre l’accusé. Les représentants de l’État doivent être impartiaux. Les délits (vols, trafics de drogue, etc.) sont en France passibles du tribunal correctionnel et les peines maximales encourues sont de cinq ans. Les crimes (homicides, violences physiques et viols, terrorisme, …) sont jugés par une cour d’assises, composée par trois magistrats professionnels et neuf jurés. La cour d’appel, saisie par la défense ou l’accusation, peut confirmer ou infirmer un jugement. La cour de cassation peut casser un jugement, mais seulement si les règles de procédure n’ont pas été respectées. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Les amendes, notamment pour infraction au code de la route, sont notifiées par un tribunal de police. Le conseil des prud’hommes est compétent pour les litiges qui surviennent dans le monde du travail. La justice des mineurs est rendue par une juridiction particulière. Selon la gravité des actes, les mineurs sont jugés par le juge des enfants, par un tribunal pour enfants ou par la cour d’assises des mineurs.

Source : justice, Larousse, 05/11/2024.

3.4. Durant le débat

  • Le rôle de la justice a été évoquée.
  • Vérifier le réel, la réalité des faits.
  • La justice se rend avec du recul, pas sur le coup de l’émotion, pour une question d’objectivité. Cela peut prendre beaucoup de temps pour que justice soit rendue.
  • La justice doit être émancipée en tant que pouvoir (séparation).
  • On doit distinguer les notions de justice et de droit.
  • La justice doit punir, condamner les coupables. Mais quid de la justice réparatrice, réhabilitatrice ?

4. Le verbe autoriser

Entre « avoir le droit », « avoir l’autorisation », « décider tout seul de faire », « se le permettre », « enfreindre la loi », « dépasser les limites », les nuances peuvent être ténues selon les circonstances. L’expression « autoriser le recours » pose la question de ce qu’il est possible de faire individuellement dans une société où des règles ont été établies. Que faire lorsque l’on se trouve aux limites prévues par la loi ? Dans quelles mesures peut-on s’octroyer le droit de devenir hors-la-loi ?

5. La loi et l’illégalité

5.1. Définition de la loi

5.1.1. Définition de la loi selon Wiktionnaire

Cappellone degli Spagnoli - Triomphe de Saint Thomas d'Aquin.

loi \lwa\ féminin

  1. Règle, obligations écrites, prescrites ou tacites, auxquelles les personnes se doivent de se conformer.
  2. (Droit) Prescription de l’autorité législative (État, Union européenne, jurisprudence ou usages) qui règle, ordonne, permet ou défend.
  3. (Par extension) Toute règle qui est reçue dans le pays et qui y a force de loi, soit qu’elle ait rapport au gouvernement général, soit qu’elle fixe le droit des particuliers.

(…suite…)

Source : loi, Wiktionnaire (9 points), 07/11/2024.

5.1.2. Définition de la loi selon Wikipédia

En droit, la loi (du latin lex, legis, qui signifie loi, acte normatif) est une règle juridique. La notion de loi se définit par rapport au contrat et au traité (qui résultent d’une négociation entre égaux (sur le plan du droit)) mais aussi par rapport à d’autres sources de droit : la tradition (us et coutumes), la jurisprudence, le droit naturel, les lois fondamentales (constitution, « grande charte », etc.), et les règlements et autres actes écrits du pouvoir exécutif. La loi est l’œuvre du pouvoir législatif, souvent incarné par un parlement représentant du peuple. Dans les pays qui ont gardé des formes de démocratie directe, la loi peut être votée par l’ensemble des citoyens. La loi dans son sens le plus large correspond à une norme juridique, quelle qu’en soit la nature.

Source : Loi, Wikipédia FR, 07/11/2024.

La Loi par Jean-Jacques Feuchère. Marbre, 1852. Place du Palais-Bourbon, VIIe arrondissement de Paris.

5.1.3. Définition de la loi selon Larousse

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Larousse.

Au sens large, la loi (cf. dictionnaire Larousse) est l’ensemble des normes coutumières et écrites en vigueur dont le caractère contraignant permet d’assurer un minimum de cohésion sociale (la « loi » recouvre dans cette acception la notion de « droit »).

Longtemps la loi fut associée à l’idée de divinité : dans l’Antiquité, en Grèce ou dans la Rome des rois, c’était au nom des dieux que des individus édictaient des normes valables pour l’ensemble du corps social. « Droit et religion ne faisaient qu’un » affirme l’historien Fustel de Coulanges dans la Cité antique (1854). Jusqu’au xviiie s., l’Ancien Régime en France était une monarchie « de droit divin ». La conception de la loi comme expression de la volonté populaire est élaborée par Jean-Jacques Rousseau au siècle des Lumières. Elle devient à partir de la Révolution française l’un des principes fondamentaux de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789), qui fonde un pan essentiel du droit français et des régimes démocratiques. L’article 6 de la Déclaration de 1789 stipule que « la loi est l’expression de la volonté générale », et ajoute que « tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ». Dans son sens strict, la « loi » désigne donc les normes qui émanent du Parlement, qui est le représentant élu de l’ensemble du peuple.

Le même article fixe le caractère général et obligatoire de la loi : « elle doit être la même pour tous soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ».

Source : loi, Larousse, 07/11/2024.

5.2. La manière de se faire justice

5.2.1. La vengeance

La vengeance est l’action de nuire à une autre personne ou à un groupe dans le but de punir ou d’obtenir réparation d’un acte considéré comme offensant (meurtre, insulte, trahison, vol…). On peut aussi bien parler de vengeance pour des personnes physiques, morales, que pour des groupes sociaux ou des institutions.

Vengeance, Wikipédia FR, 07/11/2024.

5.2.2. La vendetta

La vendetta désigne une haine ou une hostilité entre deux familles, qui se manifeste par des vengeances souvent accompagnées de meurtres.

Vendetta, Wikipédia FR, 07/11/2024.

5.3. La manière de rendre justice avec la loi

Questions levées au cours du débat :

  • le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif sont-ils bien séparés ?
  • L’application de la loi permet-elle un procès équitable, une justice objective ?

5.3.1. La loi du talion

Ayin tachat ayin - œil pour œil dans la Torah, en hébreu.

Œil pour œil (עין תּחת עין, ajin tachat ajin) est une règle de droit présente dans le Code de l’Alliance :

« […] tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure ».

Selon la majorité des avis rabbiniques et historiques-critiques, ce principe juridique exige, pour toutes les atteintes fautives à l’intégrité corporelle, une indemnisation appropriée de la part du coupable, afin d’interdire la vendetta, de la remplacer par un principe de proportionnalité du délit et de la peine et d’établir une égalité devant la loi pour les hommes et les femmes, les pauvres et les riches.

Source : La loi du Talion, Wikipedia FR, 07/11/2024.

5.3.2. La loi salique

L’expression loi salique désigne deux réalités historiques distinctes :

  • durant le haut Moyen Âge, il s’agit d’un code de loi élaboré entre le début du IVe et le VIe siècle pour le peuple des Francs dits « saliens », dont est issue la dynastie des Mérovingiens, notamment Clovis (466-511), roi de 481 à 511 ; ce code, rédigé en latin et comportant des emprunts au droit romain, portait principalement sur le droit pénal et les compositions pécuniaires, l’objectif de la loi salique étant d’abord de mettre fin à la pratique de la vengeance privée (faide) grâce au versement par l’auteur d’un crime d’une somme d’argent déterminée en fonction de la « valeur » de la victime à la famille de celle-ci ; elle codifiait aussi, entre autres, les règles d’héritage de ce peuple ;
  • au XIVe siècle, un article de cette loi salique a été exhumé et utilisé par les juristes au service des rois de France de la dynastie des Valois pour justifier l’interdiction faite aux femmes de succéder au trône de France, à la suite de l’extinction de la lignée masculine des Capétiens directs en 1328 ; à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne, l’expression loi salique désigne donc les règles fondamentales de la succession au trône de France, qui ont parfois été reprises par d’autres monarchies européennes.

Source : Loi salique, Wikipédia FR, 07/11/2024.

Loi salique. Bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall.

5.3.3. Magna Carta

225 Magna Carta, MS supplémentaire 46144 Publié sous la déclaration de droits d'auteur de la British Library « Public Domain Mark 1.0 ».

L’expression latine Magna Carta, traduite en français par « Grande Charte » (ou, en précisant, « Grande Charte d’Angleterre »), désigne la charte obtenue par la noblesse anglaise (les « barons ») du roi Jean sans Terre le 15 juin 1215, à la suite d’une courte guerre civile achevée le 17 mai par la prise de Londres par les insurgés. Cette charte établit pour la première fois par écrit les droits respectifs du roi et des barons, mais aussi de l’Église et des villes, en ce qui concerne le gouvernement du royaume, notamment la levée des impôts.

Les barons, excédés par les demandes militaires et financières du roi et par les échecs répétés en France, en particulier à Bouvines et à La Roche-aux-Moines, y imposent, dans un esprit de retour à l’ordre ancien, leurs exigences, dont la libération d’otages retenus par le roi, le respect de certaines règles de droit propres à la noblesse, la reconnaissance des franchises ecclésiastiques et bourgeoises, le contrôle de la politique fiscale par un Grand Conseil.

Source : Magna Carta, Wikipédia FR, 07/11/2024.

5.4. Durant le débat

J’ai noté trois concepts que je souhaite mettre en avant : l’État de droit, le rapport de force et la désobéissance civile.

5.4.1. L’État de droit

L’État de droit est un concept juridique, philosophique et politique qui suppose la prééminence, dans un État, du droit sur le pouvoir politique, ainsi que le respect par chacun, gouvernants et gouvernés, de la loi. Ceci constitue une approche où chacun, l’individu comme la puissance publique, est soumis à un même droit fondé sur le principe du respect de ses normes.

La notion d’État de droit est aujourd’hui affirmée dans de très nombreux pays. Par exemple, la Constitution canadienne reconnaît la primauté du droit dans ses principes fondateurs ; la Constitution colombienne présente, elle, le pays comme « un Estado social de derecho » ; enfin, la Charte démocratique interaméricaine affirme les liens indissociables entre la démocratie et l’État de droit.

5.4.2. Le rapport de force

L’expression du rapport de force a été citée plusieurs fois durant le débat. Voici sa définition selon Wikipédia :

Un rapport de force est une relation de conflit entre plusieurs parties qui opposent leurs pouvoirs, ou en un sens plus littéral leurs forces, que cette force soit physique, psychique, économique, politique, religieuse, militaire…

Si les parties impliquées dans le rapport de forces ont un pouvoir inégal, on distingue la partie dominante et la partie dominée: s’applique alors la loi du plus fort, autrement dit l’arbitraire du pouvoir. On nomme généralement violence, en un sens physique, moral ou social (voire écologique), l’usage d’un tel pouvoir.

5.4.3. La désobéissance civile

La désobéissance civile est le refus assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent, tout en faisant de ce refus une arme de combat pacifique via des modes d’actions illégaux.

Désobéissance civile, Wikipédia FR, 07/11/2024.

6. Exemples où on a eu recours à l’illégalité

6.1. L’abolition de l’esclavage

Estampe représentant l'abolition de l'esclavage en 1794, auteur inconnu.

L’abolition de l’esclavage concerne l’interdiction légale de l’esclavage de toutes les catégories de population, et non les cas ponctuels d’affranchissement (même ceux pratiqués à très grande échelle pendant la Guerre d’indépendance des États-Unis).

6.2. Les actions des suffragettes pour le droit de vote des femmes

Le terme suffragettes désigne, en son sens strict, les militantes de la Women’s Social and Political Union, une organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote des femmes au Royaume-Uni. Ses modes d’action, fondés sur la provocation, rompirent avec la bienséance qui dominait jusqu’alors le mouvement suffragiste britannique.

Être suffragiste ou suffragette ?

Une image créée par le Bureau des casiers judiciaires du Royaume-Uni, puis mise à disposition à la National Portrait Gallery du Royaume-Uni. Ces images datent de 1914 environ, lorsque les suffragettes ont mené une campagne d'incendies criminels avant la Première Guerre mondiale. Dans l'ordre : 11. Mary Raleigh Richardson 12. Lilian Lenton (1891-1972), 13. Kitty Marion (Katherina Maria Schafer) (1871-1944) 14. Lillian Forrester (née en 1880), 15. Mlle Johansson 16. Clara Elizabeth Giveen (née en 1887), 17. Jennie Baines (1866-1951), 18. Miriam Pratt (née en 1890 ?).

6.3. Le manifeste des 343 et la loi pour l’IVG en France

Simone de Beauvoir en 1967.

Le manifeste des 343 est une pétition parue le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, appelant à la légalisation de l’avortement en France, en raison notamment des risques médicaux provoqués par la clandestinité dans laquelle il est pratiqué. Selon le titre paru à la une du magazine, il s’agit de « la liste des 343 Françaises qui ont le courage de signer le manifeste Je me suis fait avorter », s’exposant ainsi à des poursuites pénales pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement.

Le manifeste ouvre la voie à l’adoption, quatre ans après, de la loi Veil, qui dépénalise l’avortement.

6.4. Rosa Parks et l’opposition à une loi raciste

Rosa Parks devient célèbre lorsque, le 1er décembre 1955, dans la ville de Montgomery, elle refuse d’obéir au conducteur de bus James Blake, le même qui avait agressé Lucille Times, qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d’aller s’asseoir au fond du bus.

Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs sont réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentent trois quarts des utilisateurs, doivent s’asseoir à l’arrière. Ils peuvent néanmoins utiliser la zone centrale, jusqu’à ce que des Blancs en aient besoin ; ils doivent alors soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Si ces places sont occupées, les Noirs doivent bien acheter leur billet à l’avant, mais sont tenus de sortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour accéder aux emplacements qui leur sont attribués.

Photographie Rosa Parks (ca. 1955).  USIA / National Archives and Records Administration Records of the U.S. Information Agency Record Group 306.

6.5. Gandhi et la décolonisation de l’Inde

Gandhi souriant à Birla House, Mumbai, août 1942.

Gandhi proposait les règles suivantes dans sa lutte non-violente (utilisation de la désobéissance civile) :

  1. Un résistant civil ne doit pas avoir de colère.
  2. Il supportera la colère de l’opposant, ainsi que ses attaques sans répondre. Il ne se soumettra pas, par peur d’une punition, à un ordre émis par la colère.
  3. Si une personne d’autorité cherche à arrêter un résistant civil, il se soumettra volontairement à l’arrestation, et il ne résistera pas à la confiscation de ses biens.
  4. Si un résistant civil a sous sa responsabilité des biens appartenant à d’autres, il refusera de les remettre, même au péril de sa vie. Mais, il ne répondra pas à la violence.

6.6. Les lanceurs d’alerte

La protection des lanceurs d’alerte, un enjeu pour la démocratie ?

Le lanceur d’alerte est une personne qui signale des faits portant gravement atteinte à l’intérêt général. Depuis 2016 (loi « Sapin II »), il bénéficie d’un statut protecteur contre les risques encourus par ses révélations.

Logo du site web de la Maison des lanceurs d'alerte.

6.7. Luttes pour les droits humains

Jamais dans l’Histoire les droits humains n’ont été obtenus parce que les personnes dominantes « ont compris » et les ont donnés aux personnes opprimées après une prise de conscience bienfaitrice. Les droits humains ont toujours été obtenus de haute lutte. Et une fois acquis, il faut toujours continuer à lutter pour les garder car ils ne le sont pas définitivement. Et malheureusement, nous pouvons ainsi en faire le constat suivant :

L’Apartheid était légal. L’Holocauste était légal. L’esclavage était légal. La colonisation était légale. La légalité est une affaire de pouvoir et non de justice.

Source primaire : citation souvent lue sur le web.
Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, 07/11/2024.

Conclusion

Illustration pour éclairer et avoir une réponse à une question.

La question « Le sentiment d’injustice autorise-t-il le recours à l’illégalité ? » induit un questionnement permanent. On ne peut pas exprimer une réponse systémique du fait de l’absence du cadre où s’est produite l’action ayant fait apparaître le sentiment d’injustice : pour cette question, on note ainsi une obligation de contextualiser. On ne peut donc répondre oui ou non qu’au cas par cas.

Ce premier WEB café philo m’a fait penser à un autre café philo auquel j’avais participé en présentiel à Toulouse et qui m’avait marquée sur le thème de la (non-)violence :

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