L’importance de la nuance
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L’importance de la nuance

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De l'importance de la nuance.

🔗 geralt. Licence Pixabay.

L’importance de la nuance

Interview
Source de la bannière : 🔗 https://www.needpix.com/photo/455018/
Photo de l'interview d'Etienne Klein par Brut sur la nuance.

Cliquer sur l’image pour regarder l’interview (vidéo Youtube).

Interview par Brut : l’importance de la nuance selon Étienne Klein.
Texte intégral de l’interview au format PDF : brut_interview_etienne_klein_importance_nuance_2021.pdf

1. Le script de l’interview

1.1. La nuance, c’est un peu emmerdant

Étienne Klein > « Peut-être que la nuance, excusez-moi, mais c’est peut-être un peu emmerdant. Et les gens qui parlent sans nuance donnent l’impression d’avoir raison. Quelqu’un qui doute, parce que la nuance a à voir avec le doute aussi, avec l’incertitude, avec la prudence, on dit : « Ce type-là, il ne sait pas ce qu’il pense ». »

Étienne Klein > « Et donc, un propos nuancé donne l’impression de se fragiliser par la forme qu’il prend et c’est ça qui me semble être une menace, parce qu’on sait très bien que c’est pas dans les positions extrêmes qu’on trouve la vérité, mais dans des imbrications, dans des superpositions, dans la nuance, précisément, qu’elle se situe. »

Étienne Klein > “On le voit bien dans certains médias : quelqu’un qui vient de dire une énorme bêtise à la télévision, à la radio va engendrer toute une série de réactions beaucoup plus nombreuses que quelqu’un qui dit quelque chose de prudent, disant ce qu’on sait, ce qu’on ne sait pas, en expliquant la différence entre les deux, etc.”

1.2. Pouvoir dire que l’on ne sait pas

Brut > « Pourquoi l’être humain a autant de mal à dire ‘je ne sais pas’ ? »

Étienne Klein > “Eh bien, je ne sais pas ! Non mais… C’est une très bonne question mais, moi, je n’ai aucun mal à dire ‘je ne sais pas’, mais reconnaissez que si à chaque fois que vous me posez une question, je vous répondais ‘je ne sais pas’, est-ce que vous me réinviteriez ?”

1.3. Discuter dans les réseaux sociaux

Étienne Klein > “Moi, j’ai l’impression quand je regarde les réseaux sociaux qu’en effet, il faut choisir son camp et, en fait, il est plus facile de cliquer ‘j’aime’ ou ‘j’aime pas’, il est même plus facile de haïr, parce qu’il y a quand même beaucoup de haine dans les réseaux sociaux, il est plus facile de haïr que de réfléchir.”

Étienne Klein > “Mais quand je discute avec des gens dans la rue, avec des amis, moi j’ai pas l’impression que les gens réagissent comme ils le font sur les réseaux sociaux. Autrement dit, quand vous êtes physiquement devant quelqu’un, la nuance revient. Quand vous êtes devant un écran, sans qu’il y ait de limite à votre propre enthousiasme pour telle ou telle idée, ça peut en effet se radicaliser beaucoup plus rapidement.”

Étienne Klein > “Moi, je me suis fait insulter sur les réseaux sociaux par des gens que j’ai fini par rencontrer, ils étaient absolument charmants.”

Brut > « C’est rassurant alors, finalement, c’est que les comportements sur les réseaux sociaux ou à travers les écrans diffèrent de la vie classique ? »

Étienne Klein > “ça veut dire que c’est rassurant dans le sens que ça montre que nous sommes des animaux sociaux, nous avons besoin de rencontrer des gens pour discuter, pour apprendre, pour se disputer aussi, mais c’est la rencontre physique qui est la grande caractéristique du lien social et les réseaux dits sociaux ne font pas ce travail social puisque, justement, ils portent à la radicalisation des positions.”

Brut > « Si je vous suis, la crise du COVID, à mon avis, ne va pas trop arranger ça puisque, par définition, il y a une distanciation sociale, comme on dit. Est-ce qu’on peut imaginer qu’à force d’être distants socialement, on perde de la nuance ? »

Étienne Klein > “Moi, je préférerais qu’on parle de distanciation physique plutôt que de distanciation sociale parce qu’évidemment, c’est l’espace qui est concerné, on a tout à fait le droit de discuter à distance, donc on peut avoir une vie sociale tout en étant distant physiquement. Mais, en effet, le confinement, évidemment, pour tout ce qu’on discute là, pour la nuance, c’est sans doute pas très favorable.”

1.4. La disparition de la nuance

Étienne Klein > “Ce problème de la disparition de la nuance, en apparence en tout cas, dans nos sociétés manifeste à mon avis une crise du langage. C’est-à-dire qu’on parle beaucoup avec des slogans, or clamer un slogan et réfléchir, ce sont deux choses complètement différentes, et donc je pense que, et j’aimerais bien citer Proust si vous le permettez, Proust a écrit quelque part cette phrase absolument géniale, il dit :

J’ai toujours honoré ceux qui défendent la grammaire et la logique, on se rend compte 50 ans après qu’ils ont conjuré de grands périls.

Marcel Proust

Et je pense que nous abîmons le langage par le fait que les phrases sont courtes, que l’argumentation disparaît, qu’on provoque des clashs plutôt qu’on ne laisse place à la nuance justement et que la vérité sans doute n’est pas simple à dire. Je ne crois pas qu’il y ait de vérité simple et donc la vérité suppose pour être dite de façon juste que les propos qui prétendent la nommer soient nuancés, même s’il y a des vérités radicales. Même une vérité radicale doit être dite de façon nuancée.”

Étienne Klein > “Ce qui est nouveau, c’est peut-être même une mutation anthropologique de premier ordre, c’est qu’autrefois l’information, c’était une denrée extrêmement rare, les gens manquaient tout le temps d’information et donc l’information était précieuse. Aujourd’hui, on est bombardés d’informations et je pense que notre cerveau ne peut pas toutes les gérer en même temps et donc doit pratiquer l’absence de nuance pour décider de ce à quoi il va accorder du crédit, ce qu’il va rejeter d’un revers de main, parce que notre cerveau n’est pas câblé pour gérer en même temps autant d’informations différentes et je pense qu’en effet l’excès d’informations limite notre capacité à la traiter de façon nuancée.”

1.5. Faire l’éloge de la nuance

Étienne Klein > “Parfois, je me rends compte que je me laisse piéger. Vous êtes en train d’attendre un bus ou un métro et vous regardez votre téléphone et c’est comme si votre cerveau réclamait d’être constamment emporté dans un délire dont vous voyez bien que c’est un délire, mais qui a un pouvoir entraînant qui finit par vous capter, quoi. Et donc, c’est bien de faire l’éloge de la nuance, c’est bien de constater qu’elle nous manque, mais c’est bien aussi d’apprendre à l’aimer.”

Étienne Klein > “Le salut, ça consisterait à faire en sorte que les gens modérés s’engagent dans les débats sans modération. Sans modération. Il faut que la modération s’exprime de façon immodérée, parce que sinon c’est ceux qui ont des discours polarisants tranchés qui vont s’imposer et ça empêchera le débat. Un débat, c’est tout le contraire d’une guerre de tranchées.”

1.6. Que faire en cas de manque de nuance

Brut > « On est en train de se parler, on va faire une vidéo, elle va être diffusée sur Brut et sous cette vidéo, il va y avoir plein de commentaires assez peu nuancés. Qu’est-ce que vous pourriez dire aux personnes qui vont commenter cette vidéo ? »

Étienne Klein > “Écoutez, je dirais aux personnes qui vont commenter cette vidéo que je les remercie d’avoir pris le temps de regarder la vidéo en question et je leur signale à l’avance que je répondrai qu’aux commentaires qui feront plus de 10 lignes.”

Brut > « La nuance, c’est une affaire de taille ? »

Étienne Klein > “La nuance a besoin de longueur, en effet, de temps, ce qui ne veut pas dire que les textes longs soient toujours sans nuance. Vous voyez comme je suis nuancé !”

2. Mon regard personnel sur cet interview

J’ai retenu plusieurs passages de l’interview sur lesquels j’ai écrit un avis personnel, un retour que je vous partage dans les paragraphes suivants.

2.01. La nuance, une impression de fragilité, d’incertitude

Un propos nuancé donne l’impression de se fragiliser par la forme qu’il prend et c’est ça qui me semble être une menace, parce qu’on sait très bien que c’est pas dans les positions extrêmes qu’on trouve la vérité, mais dans des imbrications, dans des superpositions, dans la nuance, précisément, qu’elle se situe.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

C’est pour cela qu’il faut se méfier des affirmations, des assertions courtes et faire la distinction entre une information simple et une information simpliste. Il est donc indispensable d’évaluer le degré de complexité de ce qui est exprimé. Plus le sujet est complexe, plus les arguments et les preuves doivent être solides et avec des sources primaires et secondaires claires.

2.02. Pouvoir dire que l’on ne sait pas

C’est une très bonne question mais, moi, je n’ai aucun mal à dire ‘je ne sais pas’, mais reconnaissez que si à chaque fois que vous me posez une question, je vous répondais ‘je ne sais pas’, est-ce que vous me réinviteriez ?

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Dire que l’on ne sait pas est perçu dans nos sociétés comme une faiblesse, de l’incompétence ; c’est quelque chose qui est mal vu, presque dérangeant. On rechigne comme si c’était un déshonneur, un aveu d’impuissance. Pourtant, il indique l’état d’avancement dans le savoir, il renseigne factuellement sur le niveau de connaissance factuel, pour soi et pour le monde. Elle éclaire sur les limites, sur les frontières du monde des connaissances. D’ailleurs, d’un certain point de vue, ne pas dire explicitement « je ne sais pas » peut relever du mensonge par omission qui peut s’avérer gravement préjudiciable selon le thème de la discussion ou du débat. Le fait de réduire au silence, de museler le « non savoir », l’ignorance est révélateur d’un problème sociétal profond quant à notre rapport à la performance et à la compétence sur les plans individuel et collectif.

2.03. La polarisation des positions dans les réseaux sociaux

J’ai l’impression quand je regarde les réseaux sociaux qu’en effet, il faut choisir son camp et, en fait, il est plus facile de cliquer ‘j’aime’ ou ‘j’aime pas’, il est même plus facile de haïr, parce qu’il y a quand même beaucoup de haine dans les réseaux sociaux, il est plus facile de haïr que de réfléchir.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Tristement oui. L’ignorance couplée avec la peur, qui arrive avec des nouvelles informations, peut mener à la haine. Et le résultat n’est pas réjouissant 🙁 Cela peut aboutir à des comportements paradoxaux comme avoir peur de la peur elle-même, entre autres. C’est pourquoi il est important de réfléchir à son comportement personnel « lorsque l’on ne sait pas ».

Dans un autre contexte et pour un peu de légèreté ponctuelle, ce propos me fait penser à une citation d’un personnage de fiction, réputé pour sa sagesse, Maître Yoda dans la saga Star Wars, dont je partage une citation :

La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance.

Maître Yoda, personnage de fiction de l’univers Star Wars, La menace fantôme.

2.04. La nuance avec la présence physique

Quand vous êtes physiquement devant quelqu’un, la nuance revient.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Le contact physique apporte des informations supplémentaires car l’absence d’information n’existe pas dans un comportement, ce qui fait qu’un comportement fournit toujours une information en plus. Ainsi, ne rien faire est un comportement, et donc une information. Cette information supplémentaire contribue souvent à apporter de la nuance par son existence : la réalité de la présence humaine invite alors à une autre attitude qui permet d’adapter le registre de la discussion, de tempérer le ton, d’ajuster le choix du vocabulaire, sauf en cas de défaut d’empathie, d’où l’importance de l’écoute empathique.

2.05. La rencontre physique, une grande caractéristique du lien social

Nous sommes des animaux sociaux, nous avons besoin de rencontrer des gens pour discuter, pour apprendre, pour se disputer aussi, mais c’est la rencontre physique qui est la grande caractéristique du lien social et les réseaux dits sociaux ne font pas ce travail social puisque, justement, ils portent à la radicalisation des positions.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

En effet, l’importance du lien social est indéniable. Passe-t-elle nécessairement par la rencontre physique ? C’est discutable. Étienne Klein nuancera son propos sur cette distance personnelle qui est souvent pointée du doigt pour les réseaux sociaux par dénigrement de la nature du lien à cause de sa virtualité minimisant ainsi le rôle social et son apport réel pour le bien-être social de la personne. De plus, je trouve que le mot radicalisation est mal choisi ici dans son partage. On peut lui préférer dans ce contexte le terme polarisation ou extrémisation. Étymologiquement, radicalisation renvoie à la racine et non à une extrémité. On peut certes « prendre (mauvaise) racine » mais là il est plutôt question de bipolarité, de binarité, de positions « blanc ou noir » où il manque des nuances colorées. La radicalisation n’est pas mauvaise en soi, elle dépend de la qualité de la racine.

2.06. La distanciation physique

Je préférerais qu’on parle de distanciation physique plutôt que de distanciation sociale parce qu’évidemment, c’est l’espace qui est concerné, on a tout à fait le droit de discuter à distance, donc on peut avoir une vie sociale tout en étant distant physiquement.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Étienne Klein apporte un éclaircissement sur la notion de distance sociale, ou de proximité sociale, en mettant en lumière la distinction entre la distanciation physique et la distanciation sociale. C’est une nuance de taille car les réseaux sociaux permettent de connecter des personnes à travers le monde entier, enrichir son monde personnel, apporter du soutien, du réconfort. C’est l’isolement total, l’absence totale de liens sociaux qui provoquent la distanciation sociale. L’important est de pouvoir nourrir les liens proches ou lointains d’une manière ou d’une autre, dans l’adéquation du nature du lien et la satisfaction de chacun·e. Pour une juste proximité sociale.

2.07. Savoir dire une vérité radicale

Je ne crois pas qu’il y ait de vérité simple et donc la vérité suppose pour être dite de façon juste que les propos qui prétendent la nommer soient nuancés, même s’il y a des vérités radicales. Même une vérité radicale doit être dite de façon nuancée.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Je suis d’accord. Même l’égalité 1 + 1 = 2 doit être expliquée ! En fait, on doit pouvoir faire la distinction entre les différents niveaux de l’information par l’évaluation personnelle de sa véracité. Pareil pour ses savoirs et connaissances personnelles.

Voici une liste non exhaustive de ces niveaux :

  • une connaissance : un savoir dont on sait qu’il est vrai (« on » = les autres personnes et soi-même) et qu’on est en mesure d’expliquer, de formuler avec ses propres mots la véracité de ce savoir pour en faire une connaissance,
  • un savoir dont on sait qu’il est vrai mais qu’on a oublié pourquoi il est vrai, c’est-à-dire qu’on en a perdu la maîtrise,
  • un savoir vrai qui est devenu faux ou dont le cadre a évolué et on sait formuler avec ses propres mots pourquoi,
  • un savoir dont on ne sait pas s’il est vrai, on l’accepte car on n’a pas le temps de vérifier et donc à utiliser avec une prudence proportionnelle à l’enjeu,
  • une information dont la véracité n’a pas à être évaluée car ce n’est pas un savoir produit,
  • une information douteuse : la méfiance est présente sur la donnée car l’affirmation est extraordinaire, remettant en cause plusieurs connaissances réputées solides,
  • une information fausse, c’est-à-dire que l’on sait pourquoi elle est fausse, on est en mesure de formuler l’explication de la fausseté,
  • une information fallacieuse, c’est-à-dire une information fausse et dangereuse car ayant l’apparence d’être vraie,
  • une « fake news », un poisson d’avril : une information fausse dont on sait qu’elle est fausse et qui se diffuse à grande échelle,
  • etc.

Par défaut, toute nouvelle information reçue devrait automatiquement être rangée dans la catégorie « une information, un savoir dont on ne sait pas si c’est vrai ou faux et qu’on n’est pas en mesure de formuler une explication valide avec ses propres mots ».

Si on ne prend pas le temps d’expliquer ou de comprendre, alors on fait de l’information une croyance, ce qui est grave quand le sujet relève un grand enjeu. De plus, si on n’est pas en mesure de reformuler avec ses propres mots, alors cela signifie que l’on n’a pas compris et que l’on ne peut pas prétendre maîtriser le sujet.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

Ce qui est important de prendre en considération, c’est que l’on peut faire des croyances avec des savoirs vrais ! C’est la posture, l’attitude que l’on adopte par rapport à l’information qui va faire que cette information va devenir une connaissance, un savoir vrai dont on sait pourquoi il est vrai, ou bien une croyance, une information dont on ne peut rien dire sur sa véracité, que ce savoir soit vrai ou faux.

Comme ce sujet revêt une importance sociétale certaine, j’ai participé à un colloque en février 2015 sur ce thème, intitulé Espace et croyances contemporaines, avec plusieurs conférences traitant de ce sujet. Je partage quelques définitions que j’ai retenues, la notion de croyance, le verbe croire et une répercussion directe sur nous :

La croyance est toute idée prise pour vrai sans examen, sans avoir même aucun élément objectif pour la justifier.

Eric Lowen, définition tirée d’un colloque intitulé Espace et croyances contemporaines, 27 et 28 février 2015. Cercle Zététique de Toulouse.

Croire, c’est l’attitude qui consiste à prendre pour vrai une notion sans action de réflexion, sans processus de réflexion, et, dans certains cas, en dépit de l’absence totale d’informations objectives, d’éléments objectifs pour l’étayer.

Eric Lowen, définition tirée d’un colloque intitulé Espace et croyances contemporaines, 27 et 28 février 2015. Cercle Zététique de Toulouse.

Je partage également une incidence directe et lourde de conséquences sur le comportement sans réflexion minimale sur des informations :

Les informations que l’on nous donne peuvent être vraies mais si on n’y réfléchit pas dessus, si on se contente de les prendre pour vrai parce que le professeur, le maître, le conférencier, le ‘magister dixit’, le gourou, le maître à penser, le pape, le théologien, la personne que l’on aime le dit, à ce moment-là, on fait une croyance.

Eric Lowen, définition tirée d’un colloque intitulé Espace et croyances contemporaines, 27 et 28 février 2015. Cercle Zététique de Toulouse.

Une connaissance que je m’amuse personnellement à rappeler, c’est la véracité de l’égalité 1 + 1 = 2. Tout le monde s’accorde à considérer qu’elle est vraie. Si on ne peut pas le prouver, ce n’est pas grave car il n’y a pas de répercussion majeure : en effet, cela n’empêchera pas d’utiliser sa calculatrice comme d’habitude ou d’acheter sa baguette de pain à la boulangerie. Merci les mathématiques ! Seulement, dans un cadre plus restreint, est-ce si sûr ? Comment prouver que l’égalité 1 + 1 = 2 est vraie ? Comment s’y prendre ?

Tout d’abord, je partage des liens web sur quatre sources qui permettent d’affirmer que l’égalité 1 + 1 = 2 est vraie avec une approche rigoureuse.

Je partage à présent trois autres sources secondaires qui traitent de la démonstration de la véracité de l’égalité 1 + 1 = 2 en se basant sur les sources primaires précédentes.

Une vidéo Youtube de Science4All : 1+1=2 (en arithmétique de Peano) | Infini 13
Alors, quoi répondre à la question "Pourquoi l'égalité 1 + 1 = 2 est vraie ?" ?
Il est suffisant de répondre que l'égalité 1 + 1 = 2 est vraie dans le cadre de la mathématique d'Euclide basée sur les cinq postulats (ou axiomes) du Livre I de son œuvre intitulée Éléments, celle qu'on apprend à l'école au moment où on apprend aussi à lire, écrire et compter. C'est la précision du cadre, ici des postulats utilisés, qui rend l'égalité vraie.

2.08. La problématique de l’excès d’informations

Notre cerveau n’est pas câblé pour gérer en même temps autant d’informations différentes et je pense qu’en effet l’excès d’informations limite notre capacité à la traiter de façon nuancée.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

C’est pourquoi il est vivement recommandé d’utiliser des outils, des filtres en communication pour pouvoir faire face à la masse d’informations. Cette problématique n’existait pas encore quelques années auparavant, du moins pas à ce point, car l’information ne se diffusait pas aussi rapidement et les informations sur les enjeux sociétaux n’impactaient pas directement les personnes comme maintenant. Cette problématique est arrivée avec l’avènement d’Internet et le partage instantané des informations à travers le monde. Celle-ci rend donc cette utilisation d’outils, de filtres quasi obligatoire sous peine d’être manipulé·e ou mal comprendre les informations reçues.

2.09. Faire l’éloge de la nuance

C’est bien de faire l’éloge de la nuance, c’est bien de constater qu’elle nous manque, mais c’est bien aussi d’apprendre à l’aimer.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Je plussoie. Il faut faire l’éloge de la nuance. C’est elle qui permet de créer la diversité, de faire émerger la complexité. On ne peut voir les imbrications, les superpositions, les subtilités dans un texte, dans une information que si on utilise ou arrive à percevoir la nuance. Sinon nous sommes condamné·es à voir le monde en noir et blanc, de nous créer une projection simpliste éloignée de la réalité du monde.

2.10. Une histoire de modération

Le salut, ça consisterait à faire en sorte que les gens modérés s’engagent dans les débats sans modération.

Étienne Klein, interview avec Brut, L’importance de la nuance selon Étienne Klein. Vidéo du 21 juillet 2021.

Mon avis

Selon moi, les réseaux sociaux ne sont pas le lieu idéal, l’espace adéquat pour le débat. Pour la discussion oui, pour le débat fort difficilement. En effet, pour parvenir à un débat enrichissant, qui fait progresser le niveau de connaissances de tou·tes, il est nécessaire de se poser pour pouvoir mettre en commun tous les arguments dont on dispose, regarder ensemble leur qualité, échanger avec sérénité et dans la juste proximité. Pouvoir le faire sur les réseaux sociaux me donc paraît bien ardu. L’idéal serait plutôt d’utiliser des forums de discussion numériques mais ceux-ci n’ont jamais vraiment eu la cote sur Internet comparés aux réseaux sociaux, à quelques exceptions près, car justement il faut prendre le temps de se poser. Si l’idée est louable, dans la réalité, peu de personnes, notamment dans le cadre associatif, prennent l’engagement de se poser régulièrement pour débattre dans un forum numérique. Et même dans ce cadre, des dérapages peuvent survenir malgré la modération.

Les qualités de l’animation, de la facilitation, de la modération sont essentielles : l’animation apporte de la matière, la facilitation de la fluidité et la modération de la sérénité et la sécurité.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

Si ces rôles ne sont pas pris en charge dans le débat, alors celui-ci tournera court. Le rapport personnel à l’espace et au temps dans nos sociétés doit aussi être ajusté en profondeur. Les réseaux sociaux permettent de discuter, d’échanger rapidement mais, pour les sujets à forts enjeux, préférer d’autres cadres avec une modération structurée qui régule efficacement les partages et les commentaires des internautes.

3. Des outils facilitateurs en communication

Dans cette partie, je liste des méthodes, des outils, des principes que j’utilise personnellement pour discuter, échanger, débattre ou me faire une idée personnelle d’un savoir, d’une information que je reçois : la méthode scientifique, le principe de Sagan, le rasoir d’Ockham, le rasoir de Hitchens, la passoire de Socrate, l’écoute empathique. Cette liste personnelle n’est pas exhaustive : il s’agit d’utiliser des outils adéquats qui permettent d’adapter son comportement, son attitude, sa posture personnelles.

3.1. La méthode scientifique

C’est une méthode qui a fait ses preuves. Si on peut douter des résultats, on doit s’interroger sur la fiabilité des données et la rigueur des scientifiques, des personnes appliquant la méthode scientifique et non remettre en cause la science elle-même. Les dangers et la faillibilité proviennent bien de l’être humain, de la personne elle-même et non du processus d’application de la méthode scientifique même si le cadre doit toujours être questionné et qu’il n’est pas immuable.

Personnellement, j’ai été influencée originellement par ces réflexions philosophiques et approches effectives suivantes de la méthode scientifique :

Il existe bien d’autres courants philosophiques traitant de la rigueur de la méthode scientifique : le conventionnalisme d’Henri Poincaré, le vérificationnisme partagé par le Cercle de Vienne, le pluralisme scientifique comme mentionnés dans l’article Wikipédia de la méthode scientifique.

3.2. Le principe de Sagan

Des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires.
En anglais : « Extraordinary claims require extraordinary evidence » (ECREE acronym).

Carl Sagan, scientifique et astronome américain (1934-1996), émission de télévision Cosmos, 1980.

Cet aphorisme met en évidence un principe fondamental de la méthode scientifique et du scepticisme et peut être utilisé pour déterminer la validité d’une allégation.

Pour en savoir plus sur ce principe, voici des liens web sur des pages Wikipédia :

3.3. Le rasoir d’Ockham

Le rasoir d’Ockham ou rasoir d’Occam est un principe de raisonnement philosophique entrant dans les concepts de rationalisme et de nominalisme. Également appelé principe de simplicité, principe d’économie ou principe de parcimonie (en latin « lex parsimoniae »), il dispose d’une ancienne formulation :

Pluralitas non est ponenda sine necessitate
(Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité)

Guillaume d’Ockham (v. 1285 – 9 avril 1347), frère franciscain anglais, philosophe et logicien.

Dans le langage courant, le rasoir d’Ockham pourrait s’exprimer par les phrases suivantes :

L’explication la plus simple est généralement la bonne.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
Les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées (il faut et il suffit)

Formulations contemporaines du rasoir d’Ockham, article Wikipédia FR.

Note : c’est un des principes heuristiques fondamentaux en science, mais ce n’est ni un principe de départ ni un résultat scientifique.

Liens web sur le rasoir d’Ockham :

Vidéo Youtube de Science4All sur le rasoir d’Ockham

3.4. Le rasoir de Hitchens

Le rasoir de Hitchens est un rasoir épistémologique affirmant que la charge de la preuve concernant la véracité d’une affirmation revient à la personne qui la formule ; si cette charge n’est pas remplie, alors l’assertion est sans fondement et peut être facilement rejetée. Pas d’affirmation gratuite.

Ce qui peut être affirmé sans preuve peut aussi être rejeté sans preuve.
En latin : « Quod gratis asseritur, gratis negatur. »

Christopher Hitchens, journaliste et auteur britannique et américain, Dieu n’est pas grand, livre publié en 2007.

Pour en savoir plus, voici d’autres liens :

Vidéo Youtube sur le rasoir de Hitchens

3.5. Le test des trois passoires

Ce test des trois passoires est attribué à Socrate, un philosophe grec du Ve siècle av. J.-C, mais il n’y a pas de preuve directe de lien de paternité. Celui-ci n’ayant laissé aucun écrit, cette attribution repose sur sa réputation de sagesse.

Le test des trois passoires est généralement partagé sous la forme d’une histoire similaire à celle-ci :

    « – Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?
– Un instant. Avant que tu ne m’en dises plus, j’aimerais te faire passer le test des trois passoires.
– Les trois passoires ?!
– Mais oui, reprit Socrate. C’est ma façon à moi d’analyser ce que j’ai à dire et ce qu’on me dit. Tu vas comprendre… La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?
– Non. J’en ai simplement entendu parler…
– Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité.
– (…)
– Alors passons à la deuxième passoire : ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
– Ah non ! Au contraire.
– Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es pas certain qu’elles soient vraies.
– Euh…
– Pour finir, et c’est ma troisième passoire, est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?
– Utile, non, pas vraiment.
– Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, à quoi bon m’en parler ? »

On peut retenir principalement la conclusion de ce test qui est objectivement limpide :

Si ce que l’on souhaite dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, pourquoi vouloir en parler ?

Test des 3 passoires (vérité, bienveillance, utilité), attribution à Socrate, philosophe grec du Ve siècle av. J.-C.

3.6. L’écoute empathique

Cette forme d’écoute permet de discuter, d’échanger dans un climat serein, constructif, apaisant. Sur les réseaux sociaux, avec l’absence physique de la personne, peut-être oublie-t-on cette pratique mais je pense au contraire qu’il faut encore prendre plus soin à ce que l’on communique ou transmet puisque l’on dispose de moins d’informations : les émotions qui seraient visibles sur le visage ou dans la voix par exemple. Je partage des définitions de l’empathie déjà écrites dans mon article du blog intitulé Le développement de la personne.

Définition de l’empathie dans un dictionnaire, Le petit Robert

D’abord, regardons l’étymologie : de en- « dedans » et -pathie « ce qu’on éprouve ». en- Élément, du latin in- et im-, de in « dans », servant, avec le radical substantif qu’il précède, à la formation de verbes composés qui devient em- devant b, m, p. -pathie, -pathique, -pathe Groupes suffixaux, du grec -patheia, -pathês, de pathos « ce qu’on éprouve ». Puis, lisons la définition proprement dite : « En philosophie, en psychologie : faculté de s’identifier à quelqu’un, de ressentir ce qu’il ressent. ». Je trouve cette définition assez vague et imprécise et peut s’appliquer à d’autres mots comme l’identification ou même la compassion.

Définition de l’empathie par Carl Rogers

« L’empathie consiste à saisir avec autant d’exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d’une autre personne et à les comprendre comme si l’on était cette autre personne. Sans jamais perdre de vue le ‘comme si’. »

Café psycho Les déclinaisons de l’empathie, animé par Françoise Mariotti, 16 mai 2013.

Ma définition personnelle de l’empathie

Et, puis, à présent, je partage la mienne, construite après plusieurs lectures et en choisissant ‘mes mots pour le dire’ :

« L’empathie est la faculté de pouvoir se mettre à la place d’une autre personne, découvrir ainsi son univers personnel, son état émotionnel, sa manière de pensée, son être dans sa globalité, avec son référentiel à elle, en mettant son ego de côté et sans être affecté·e par cette mise en relation. »

Sonia Kanclerski, article Le développement de la personne, Pause-café chez Sonia, 30 avril 2021.

Pour en savoir plus, lire mon article du blog sur le livre Le développement de la personne de Carl Rogers.

Quand on échange avec une personne, on doit bien avoir en tête que l’on est en face d’une personne, pas d’une machine ou d’un robot. On ne sait pas toujours apprécier dans quel état de forme ou état d’esprit la personne se trouve. Il convient donc d’être toujours a minima une personne respectueuse, avec une considération minimale envers la personne avec qui on discute. Inconnue ou connaissance. C’est une question de dignité humaine souvent ignorée dans les réseaux sociaux. L’empathie permet de chercher à être dans la juste proximité avec la personne lors de la discussion. C’est certes pas facile, délicat, c’est pourquoi l’écoute empathique fait partie de la formation des professionnel·les de santé par exemple. Mais essayons quand même ! Si on se plante, on peut toujours s’excuser d’avoir mal compris et par exemple envoyer des fleurs à la personne mais si on ne pratique pas l’écoute empathique, alors l’échange risque de mal finir et de déraper gravement. De l’importance d’essayer…

Un des risques majeurs lors d’une discussion est l’incongruence : un moment inapproprié, un état de santé inadéquat, des objectifs non partagés, une distance personnelle insatisfaisante, le manque de tact, etc. La liste peut être longue.

Aparté personnel

Néanmoins, je confie que, personnellement, je préfère communiquer que garder le silence et regretter de ne pas partager ce que je sais, surtout s’il est question de vie, de bien-être. Je sais que ce n’est généralement pas bien compris mais le sentiment d’impuissance que je ressens fait que j’agis ainsi. Le regret serait pour moi dans le « ne pas faire » et je sais bien que je dérange toujours dans ce genre de situation, tact ou pas, surtout s’il y a de la gravité, sinon en pratique il n’y aurait pas besoin de mentionner cette dite situation. Mais même incomprise ou détestée je fais toujours ce qu’il me semble être juste. Ah ! La richesse et… l’importance de la nuance dans la communication humaine 🙂

4. Ce que j’essaie de faire

4.1. Apprendre à apprendre

Dans cet interview, Étienne Klein nous invite à apprendre à aimer la nuance.

A mon sens, de manière générale, on devrait questionner sa manière personnelle d’apprendre et aussi, (et surtout ?) apprendre à désapprendre.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

Il peut être ardu de combler des lacunes mais au moins on voit le trou, métaphore pour désigner l’ignorance, mais le savoir faux, le savoir qui a l’apparence d’être vrai, alors là c’est impossible si on ne remet pas en cause ce que l’on pense savoir, surtout ce que l’on tient pour une certitude. C’est pourquoi j’ai toujours accordé du temps aux méthodes de travail, aux approches qui permettent de penser ce que l’on apprend et comment on l’apprend, d’être critique avec les différents savoirs. Oui, c’est fastidieux mais, en fait, au final, on gagne du temps car on ne s’égare pas… mais il faut accepter au préalable de se poser et le prendre ce temps.

Le travail « apprendre à apprendre » permet de créer une carte des connaissances, mentionnant ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas, permettant également de naviguer avec une boussole pour éviter les écueils. Il constitue donc un travail précieux.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

Je partage deux liens web traitant de ce que je viens d’évoquer : Apprendre à apprendre, un livre utile écrit par André Giordan et Jérôme Saltet que je recommande vivement et qui est en bonne place dans ma bibliothèque et un lien web sur l’épistémologie.

Apprendre à apprendre, un livre utile écrit par André Giordan et Jérôme Saltet
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Domaine public

4.2. Un filtre conversationnel

Dans la vie quotidienne, on pourra vite faire le constat qu’appliquer le principe de Sagan et la méthode scientifique tout le temps n’est pas réaliste car c’est très fastidieux. Comme le dit Étienne Klein sur la nuance, c’est emmerdant. Avec la masse d’informations et de données en tout genre qui nous tombent tous les jours dessus, il est impossible de pouvoir tout vérifier tout le temps, surtout avec un niveau personnel hétérogène de connaissances selon le domaine considéré. C’est vrai mais ce n’est pas une fatalité. Pour contourner cette problématique (pas un problème, en tout cas pas pour moi), j’utilise personnellement un filtre conversationnel qui s’avère en pratique bien fiable que je décris par cette formulation :

Plus le sujet considéré revêt un enjeu fort aux conséquences substantielles, plus les preuves et les explications devront être solides et consistantes, l’idéal étant que la position aboutisse sur un consensus scientifique ou sur un accord satisfaisant.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

La conséquence comportementale de la personne est donc la suivante :

Proportionner son énergie, son temps, sa concentration pour apprendre, comprendre, maîtriser à un niveau nécessaire et suffisant par rapport à l’importance des conséquences des décisions, des positions qui sont en jeu.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

On peut ainsi faire le constat que moins on est expert·e  dans un domaine, moins on dispose de données ou de connaissances, plus on a besoin de temps et d’énergie pour prendre position sur un sujet donné.

Si la quantité de preuves et d’explications n’est pas suffisante ou insatisfaisante au regard de l’importance du sujet, on doit suspendre son avis et la position personnelle correspond alors à l’état d’avancement de la réflexion, ni plus et ni moins. Je le redis ni plus et ni moins.

Sonia Kanclerski, Pause-café chez Sonia, article L’importance de la nuance, 12 mai 2024.

5. Pour conclure

Ce n’est pas facile d’appliquer les principes, méthodes et autres outils existants pour bien comprendre ce que l’on nous transmet et être critique avec ses connaissances personnelles mais c’est le prix à payer si l’on souhaite être une personne libre et éclairée et ne pas s’enfoncer dans l’obscurantisme sans s’en rendre compte. Pour illustrer mon propos, je partage la citation phare d’une association dont je suis adhérente, l’association UPP ALDERAN à Toulouse :

Plus l’Être Humain sera éclairé, plus il sera libre

Voltaire

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